Hypnose et troubles psychiques : pourquoi certaines pathologies sont des contre-indications ?
- il y a 5 jours
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L’hypnose thérapeutique est un outil puissant, capable d’accompagner de nombreuses problématiques : gestion du stress, douleurs chroniques, traumatismes émotionnels, troubles anxieux… Mais comme tout outil thérapeutique, elle nécessite discernement et connaissance du terrain psychique de la personne. Certaines pathologies, notamment les troubles psychiatriques graves comme la schizophrénie ou les troubles bipolaires non stabilisés, représentent des contre-indications à la pratique de l’hypnose qui induit un état modifié de conscience.
Dans cet article, je vous explique pourquoi l’hypnose ne convient pas à tous et pourquoi il est essentiel d’évaluer les antécédents psychiatriques avant d’entreprendre un accompagnement par l’hypnose.

Comprendre l’état hypnotique
L’hypnose thérapeutique repose sur l’induction d’un état modifié de conscience, situé entre veille et sommeil. Cet état permet d’accéder à des ressources inconscientes, de favoriser la prise de recul et la transformation intérieure. Toutefois, il nécessite un ancrage psychique stable, ce qui n’est pas toujours le cas chez certaines personnes atteintes de pathologies psychiatriques graves.
Les pathologies concernées
Certaines conditions mentales présentent une contre-indication à la pratique de l’hypnose, en particulier :
Schizophrénie et troubles psychotiques chroniques
Ces troubles impliquent des distorsions de la réalité (hallucinations, délires, etc.). L’hypnose pourrait aggraver ces symptômes en renforçant la confusion entre imaginaire et réel.
Troubles bipolaires (en phase aiguë ou non stabilisée)
L’instabilité émotionnelle et cognitive dans ces périodes rend l’état hypnotique potentiellement déstabilisant, surtout en phase maniaque ou dépressive sévère.
Troubles dissociatifs sévères
Ces troubles altèrent déjà la perception de soi et de la réalité. L’hypnose pourrait accentuer la dissociation pathologique.
Pourquoi ces contre-indications ?
L’hypnose utilise des mécanismes comme l’imagination, la visualisation, la régression ou la dissociation contrôlée. Ces techniques, bien que bénéfiques dans la plupart des accompagnements, peuvent être mal interprétées ou mal vécues par des personnes dont la structure psychique est déjà fragilisée. Cela pourrait aggraver les symptômes, provoquer un épisode aigu ou créer de la confusion mentale.
De plus, ces personnes sont souvent sous traitement médicamenteux lourd (antipsychotiques, thymorégulateurs) et une mauvaise interprétation de la démarche thérapeutique pourrait les amener à interrompre leur suivi médical, ce qui représenterait un danger.
L’état hypnotique, même léger, joue sur la suggestion, l’imaginaire et parfois la dissociation. Chez une personne vulnérable, cela peut :
Déclencher un épisode aigu,
Désorganiser la pensée,
Renforcer la confusion mentale,
Engendrer un repli ou une perte de contact avec la réalité.
Il est donc indispensable d’adapter les approches et de travailler en lien avec les professionnels de santé mentale.
Mon engagement en tant que thérapeute
Réaliser une anamnèse complète incluant l’histoire psychologique et psychiatrique,
Respecter les contre-indications et, en cas de doute, ne pas pratiquer l’hypnose,
Proposer des outils adaptés comme la sophrologie ou la cohérence cardiaque si nécessaire, sans entrer dans un état hypnotique.
Collaborer avec les médecins ou psychiatres accompagnant la personne.
En résumé
L’hypnose est un outil formidable, mais il n’est pas une solution miracle et ne convient pas à tous. La sécurité émotionnelle et mentale de la personne doit rester prioritaire. L’éthique, le discernement et le travail en réseau sont la base d’une pratique responsable.
Si vous avez des doutes, n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou à un professionnel de santé mentale. Mon objectif, en tant que thérapeute, est de vous accompagner en toute sécurité, avec les outils les plus adaptés à votre situation.